Relation Bilateral

Maroc-France-Diplomatie

Bourita plaide pour des relations maroco-françaises renouvelées face aux évolutions régionales et internationales

Les relations entre le Maroc et la France, « singulières, sans pareil et profondément ancrées dans l’histoire », sont appelées à se renouveler pour être en phase avec les évolutions qui surviennent sur les plans bilatéral, régional et international, a affirmé à Rabat le ministre des Affaires étrangères, de la Coopération africaine et des Marocains résidant à l’étranger, Nasser Bourita.

En considération de leur intérêts mutuels dans différents domaines, Rabat et Paris entretiennent des relations d’Etat à Etat, lesquelles sont appelées à se renouveler dans le cadre de l’estime mutuelle et de la coordination étroite, a souligné Bourita lors d’une conférence de presse conjointe à l’issue de ses entretiens avec le ministre français de l’Europe et des Affaires étrangères, Stéphane Séjourné.

Notant que la France est un partenaire privilégié du Maroc sur les plans politique, économique et humain, il a relevé que les relations bilatérales se trouvent « à un moment de renouvellement et de développement en termes de contenu, d’approches et d’acteurs pour être en phase avec les évolutions survenues sur la scène internationale et avec les changements que connaissent les deux pays ».

Il a aussi fait remarquer que la visite de travail au Maroc de Séjourné intervient dans le cadre de la ferme détermination de SM le Roi Mohammed VI et du président français Emmanuel Macron en faveur d’un partenariat stratégique bilatéral sur des bases fortes, en s’appuyant sur les assises historiques et humaines solides auxquelles sont adossées ces relations, tout en tirant profit des acquis enregistrés dans le cadre de ce partenariat depuis des décennies.

Le ministre a, par ailleurs, relevé que le Maroc, à la faveur des réformes initiées sous l’impulsion de SM le Roi Mohammed VI, tant sur le plan politique qu’économique, se positionne désormais en tant qu’acteur fiable et crédible auprès de ses partenaires.

« Sous le leadership de SM le Roi, le Maroc est devenu un pôle de stabilité, une force politique et un acteur essentiel dans son environnement », a-t-il fait savoir.

Bourita a, par ailleurs, indiqué que les entretiens avec  Séjourné ont été l’occasion d’évoquer les relations bilatérales en prévision des prochaines échéances entre les deux pays, précisant que l’accent a été mis sur l’importance de préparer ces échéances en veillant à appuyer l’échange des visites ministérielles sectorielles et à explorer de nouveaux horizons pour la conclusion d’accords et d’initiatives susceptibles de raffermir ces liens et pouvoir ainsi amorcer un véritable tournant dans les relations bilatérales.

Les entretiens ont également porté sur les questions régionales, notamment la situation au Proche-Orient, les répercussions catastrophiques sur le plan humanitaire de l’agression israélienne contre Gaza, ainsi que sur les moyens à adopter, comme l’a souligné SM le Roi, pour instaurer le cessez-le-feu, garantir l’acheminement des aides, favoriser la création des conditions d’un processus politique, le rejet du déplacement forcé des Palestiniens ainsi que la préservation de l’identité arabo-islamique d’Al Qods.

Et d’exprimer la mise en garde du Maroc contre les agissements et les décisions de nature à exacerber les tensions durant le mois de Ramadan autour de la mosquée Al-Aqsa dans la ville d’Al-Qods.

Bourita a également révélé avoir évoqué avec son homologue français les moyens de renforcer l’action commune en Afrique et dans la région du Sahel.

Stéphane Séjourné : Il est temps pour la France d’avancer sur la question de l’intégrité territoriale du Maroc

Le ministre français de l’Europe et des Affaires étrangères, Stéphane Séjourné, a réaffirmé, le soutien « clair et constant » de son pays au plan marocain d’autonomie dans les provinces du Sud, estimant qu’il est temps pour la France d’avancer sur cette question.

La France a été le premier pays à soutenir le plan d’autonomie en 2007, a rappelé Séjourné, qui s’exprimait lors d’une conférence de presse conjointe avec le ministre des Affaires étrangères, de la Coopération africaine et des Marocains résidant à l’étranger, Nasser Bourita, à l’issue de leur entrevue, ajoutant que « dans la continuité logique de cet engagement, il est temps d’avancer ».

Au-delà des positions politiques, la France avance par des actions concrètes, a-t-il assuré, avant d’ajouter que « La France veut aussi avancer en prenant en compte les intérêts et les besoins » en présence, notamment dans les domaines éducatif et culturel.

Sur ce registre, il a fait état de l’existence de deux écoles françaises à Dakhla et Laâyoune tout en précisant que l’Institut français a récemment déployé, en étroite collaboration avec les partenaires locaux, un centre culturel itinérant à Laâyoune, Boujdour et Dakhla qui rencontre un vif succès.

Séjourné a également fait savoir que la France veut avancer en favorisant le développement économique et social dans les provinces du Sud du Royaume notamment.

« La France accompagnera le développement de cette région en appui aux efforts du Maroc dans les différents domaines », a-t-il affirmé, tout en rappelant que le Maroc a beaucoup investi dans des projets de développement au bénéfice des populations locales et en matière de formation, d’énergies renouvelables, de tourisme et d’économie bleue liée aux ressources aquatiques.

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 Bourita : Le Maroc et la France ont la légitimité et la responsabilité commune d’impulser la réflexion sur le renouveau de l’UpM

Le Maroc et la France ont toute la légitimité et sont investis d’une responsabilité commune sur le plan de la relance de la réflexion sur le renouveau de l’Union pour la Méditerranée (UpM), a affirmé, le ministre des Affaires étrangères, de la Coopération africaine et des Marocains résidant à l’étranger, Nasser Bourita.

« Le Maroc et la France doivent travailler ensemble pour faire renaître l’UpM qui se trouve aujourd’hui dans une situation de léthargie », a estimé Bourita.

Rappelant que le Maroc et la France ont joué un rôle majeur dans le lancement de cette institution, Bourita a rappelé que le Royaume a incarné l’UpM à travers deux secrétaires généraux successifs et qu’il est aujourd’hui « le seul pays du Sud qui contribue financièrement au budget de l’Union, outre le fait que c’est le pays qui a présenté le plus de projets pour être labellisés UpM ».

Après avoir évoqué les crises et les conflits ouverts ou latents dans la région, le ministre s’est insurgé contre cette « géopolitique de la peur et du rejet qui prime, avec parfois des raccourcis dangereux et qui a commencé par les pressions migratoires », au sein de la Méditerranée et qui impacte le fonctionnement de l’UpM.

Le ministre a cité l’exemple des produits agricoles venus du Sud qui font l’objet d’attaques multiples, alors que l’UE en tire un excédent important au détriment du Maroc. Le même constat est valable pour ce qui est du libre-échange à la faveur duquel l’UE réalise un excédent de 10 milliards d’euros.

Il a aussi critiqué « la stratégie hésitante » de l’Union européenne (UE) vis-à-vis de son voisinage, estimant que cette posture est de nature à entraver toute relance du processus euroméditerranéen.  Bourita n’a pas manqué de plaider en faveur d’une appropriation par les pays membres de l’UpM de leur destin, loin de la mainmise notamment financière de la Commission européenne, appelant les pays du Sud à assumer leur responsabilité pour la relance de cette institution.

 

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