Diplomatie Royal

Interview : Mohamed Benhamou

Interview : Mohamed Benhamou, président du Centre marocain des études stratégiques (CMES) et président de la Fédération africaine des études stratégiques.

HHistoire des relations maroco-africaines .

Outre les considérations géostratégiques qui renforcent l’ancrage africain du Maroc, il convient de noter que la politique étrangère du Royaume vis-à-vis de ses voisins africains représente également un des fondamentaux de la coopération maroco-africaine, un partenariat agissant et une proximité séculaire en faveur de la promotion des valeurs de la tolérance et contre l’extrémisme politique et religieux.

Depuis des siècles, le Maroc a, en effet, joué le rôle de pont entre le monde et l’Afrique. Ses relations avec l’Afrique se sont renforcées dès le 15ème siècle grâce au rayonnement du soufisme, surtout la confrérie Kadiriya au 18ème siècle et le siècle d’après, la confrérie Tijania. Mais, outre, cette dimension spirituelle, la diplomatie marocaine en terre africaine s’est également appuyée sur l’essor des échanges commerciaux, notamment l’or et le sel.

Les relations maroco-africaines continueront à se raffermir à l’époque contemporaine, notamment grâce au soutien apporté par le Maroc aux mouvements de libération africains.


Les réalisations marocaines en faveur de la promotion des relations de coopération Sud-Sud durant la dernière décennie :
Conscient de l’importance de promouvoir une coopération multilatérale, le Maroc s’est engagé à défendre cet objectif au sein de l’organisation de l’unité africaine (OUA) dès sa création en 1963 avant de la quitter pour des raisons inhérentes à la première cause nationale et de reprendre depuis peu sa place au sein de l’Union africaine après 33 années d’absence. Un retour triomphal salué par la communauté africaine et internationale au vu de la stature du Royaume, devenu un acteur incontournable dans la région.

Dans son discours historique devant le 28ème sommet de l’Union africaine à Addis-Abeba, le 31 janvier dernier, SM le Roi Mohammed VI avait déclaré :

‘’En effet, malgré les années où nous étions absents des instances de l’Union Africaine, nos liens, jamais rompus, sont restés puissants, et les pays africains frères ont toujours pu compter sur nous : Des relations bilatérales fortes ont ainsi été développées de manière significative. Depuis l’an 2000, le Maroc a conclu, dans différents domaines de coopération, près d’un millier d’accords avec les pays africains. A titre de comparaison, savez-vous qu’entre 1956 et 1999, 515 accords avaient été signés, alors que depuis 2000, il y en a eu 949, c’est-à-dire près du double’’.

Pour donner une réelle impulsion à ces actions, le souverain a multiplié les visites dans les différentes sous-régions du continent africain avec à la clé le lancement de nombreux projets structurants soucieux du bien-être des populations précarisées, permettant au Maroc de se positionner comme le deuxième investisseur en Afrique. Le Maroc accorde aussi une importance cruciale à la formation et à la transmission du savoir en offrant de milliers de bourses aux étudiants des pays subsahariens.

Les visites Royales et leur rôle dans la consolidation des relations de coopération maroco-africaine

Inscrites dans le cadre du raffermissement des relations de coopération et de solidarité entre le Maroc et les pays africains, les visites Royales illustrent l’estime dont bénéficie le souverain auprès des chefs d’Etats et des peuples africains. Des visites qui expriment aussi une vision Royale éclairée soucieuse de la prospérité des pays africains et fondée sur un partenariat gagnant-gagnant.

L’apport et la portée de l’ouverture du Maroc sur les pays de l’Afrique de l’Est :

Nul doute que les multiples visites effectuées et d’autres encore programmées en Afrique ouvrent de prometteuses perspectives, une nouvelle ère dans les relations maroco-africaines à même de consolider un partenariat stratégique et offrir aussi d’immenses opportunités de coopération tout en renforçant le leadership du Maroc sur les plans régional et international.

Preuve : les grands projets d’investissement lancés en Afrique de l’Est, notamment dans les domaines de l’agriculture, le transport, la formation professionnelle, ce qui permettra de promouvoir les échanges commerciaux et valoriser le produit africain.

Le Discours historique de SM le Roi Mohammed VI devant le 28ème sommet de l’Union africaine à Addis-Abeba   

Ce discours Royal fut incontestablement le fait marquant de ce sommet africain en plaidant pour l’unité africaine et aussi en annonçant une nouvelle ère dans les relations entre le Maroc et l’Afrique.

 

Le souverain a aussi plaidé pour une solidarité agissante entre les pays africains, assurant que l’Afrique peut réaliser les objectifs de son développement en misant seulement sur son potentiel.

Dans son discours, SM le Roi Mohamed VI a tenu à faire remarquer que le retrait du Royaume de l’OUA était nécessaire puisqu’il il a permis de recentrer l’action du Maroc dans le continent, de mettre aussi en évidence combien l’Afrique est indispensable au Maroc, combien le Maroc est indispensable à l’Afrique.

‘’Le Maroc ne rentre pas dans l’Union Africaine par la petite, mais par la grande porte. L’accueil chaleureux que nos frères africains nous réservent aujourd’hui en témoigne. Nous invitons, avec enthousiasme, les nations africaines à s’associer au dynamisme de notre pays, à donner un élan nouveau à notre Continent tout entier’’, avait affirmé le souverain dans ce discours qui marque le retour triomphal du Maroc à sa famille africaine.

Un retour qui devrait aujourd’hui inciter l’Union africaine à rectifier le tir en admettant ses erreurs et en cessant d’accueillir en son sein une république fantoche qui n’est pas reconnue par la majorité des pays de la communauté internationale et des organisations internationales, notamment l’OCI (organisation de la conférence islamique) et la Ligue Arabe.

L’après retour du Maroc à l’Union Européenne :

Pour le Maroc, le renforcement de sa coopération avec les pays africains est un choix stratégique, une priorité. Il s’agit de promouvoir une coopération Sud-Sud basée sur la solidarité et la rentabilité. C’est la seule alternative possible pour que l’Afrique parvienne à prendre son destin entre les mains et relever les défis posés.

 

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