Diplomatie culturelle

Christophe Lecourtier : Une enceinte de dialogue unique pour la jeunesse méditerranéenne

La 7ème édition du Forum euro-méditerranéen des Jeunes Leaders a débuté vendredi 24 novembre à Essaouira sous le thème « Développement durable, Économie circulaire- Égalité », et ce, à l’initiative de l’ambassade de France à Rabat et l’Institut Français du Maroc, en partenariat avec l’Association Essaouira- Mogador, l’Association Marocains Pluriels et la Fondation Sekkat.

Ce forum de trois jours se propose comme chaque année d’être une plate-forme en faveur de la promotion du dialogue entre les générations, la création de réseaux autour de jeunes engagés dans le cadre d’initiatives citoyennes ainsi que la transmission des valeurs de respect et de tolérance.

C’est d’ailleurs l’impression et la vocation exprimées par l’ambassadeur de France au Maroc, Christophe Lecourtier qui a souligné dans une allocution à l’ouverture des travaux que ce Forum d’Essaouira est un  »cadre propice, un cadre authentique, qui a pu être bâti en quelques années pour permettre à chacun de confronter ses opinions, prendre le risque de voir ses idées bousculées ou transformées et accepter de chercher ensemble les solutions qui nous échappent seuls ».

Visiblement ému et heureux de s’adresser pour la première fois depuis sa prise de fonction il y a près d’un an à l’assistance présente dans cette  »enceinte de dialogue unique », il a noté que depuis les débuts en 2015 de ce Forum, il a, au fil de ses six premières éditions, pris racine dans le paysage marocain et méditerranéen du débat d’idées et de l’échange entre les jeunesses de notre région.

 »Chacun voit, chacun ressent aujourd’hui, le besoin que nous avons de chérir et de cultiver les espaces de dialogue. Pour beaucoup et trop souvent, cette exigence du dialogue reste un vœu pieux, une aimable incantation ou un programme à venir », a-t-il dit, relevant que ce résultat doit énormément au Conseiller royal, André Azoulay et son association Essaouira Mogador, fondée il y a de cela 30 ans.

 »Nous avons eu la chance de travailler avec M. Azoulay en partenaires de confiance, pour offrir cette enceinte de dialogue à la jeunesse méditerranéenne. »

Et d’estimer que  »la confiance dans notre jeunesse est ce qui nous réunit aujourd’hui. Être jeune n’est pas qu’un critère d’âge. Être jeune, c’est avant tout regarder vers l’avenir. C’est avoir la chance de pouvoir porter un regard plus neuf sur le monde, d’être déchargé du cortège d’expériences qui cristallise parfois chez nous autres – les plus âgés – des idées devenues trop vite des évidences ou qui ne sont plus en tous les cas plus suffisamment frottées à l’épreuve d’un réel dialogue ».

Tout en soulignant le devoir de mettre à l’honneur les actions portées par des jeunes des deux rives de la Méditerranée et de les accompagner à chaque fois que c’est possible pour favoriser un avenir durable, Lecourtier a fait remarquer que  »ces initiatives traduisent souvent de nouvelles préoccupations, des prises de conscience collectives, dont la jeunesse est à l’origine mais qui vont bien au-delà de ses rangs ».

Il a cité, à ce propos, la protection de l’environnement, l’égalité de genre ou encore le renouvellement de la solidarité collective.

 »Sur la forme, ces éveils politiques se déploient sur de nouveaux modes d’action et de communication, en particulier les réseaux sociaux, qu’il nous faut interroger pour en tirer le meilleur mais aussi éviter leurs pièges que sont le diktat de l’immédiateté, le cloisonnement dans des  »chambres d’écho » d’opinions uniformes ou encore la polarisation extrême des débats », a-t-il préconisé, avant de saluer les jeunes participants à ce Forum représentant huit nationalités (Français, Marocains, Tunisiens, Libanais, Espagnols, Italiens, Grec et Portugais) en disant :

 »Artistes, journalistes, chefs d’entreprises, créateurs de contenus ou à la tête d’organisation de la société civile : vous avez en commun d’avoir pris des initiatives dans tous les domaines, avec des thématiques aussi diverses que le recyclage et les circuits courts, les droits de femmes, ou encore la protection de l’environnement ».

Et de conclure en se félicitant les immenses opportunités offertes par ce moment d’échange et des belles rencontres qui sont d’ailleurs déjà nées au sein même de ce Forum.

 »Je pense notamment à Souad Boutegrabet et à son projet  »Décodeuses » d’insertion des jeunes femmes par le numérique, qui verra le jour à Essaouira en partenariat avec l’association féminine El Khir. Le réseau français au Maroc se fixe naturellement la même mission de créer puis de garder des liens avec vous tous », a-t-il évoqué.

À noter que cette 7è édition du Forum euro-méditerranéen des Jeunes Leaders met en présence une centaine de jeunes venus des deux rives de la Méditerranée, avec l’objectif de partager leurs expériences en matière d’engagement dans la vie citoyenne, d’actions associatives et de création de coopératives et d’entreprises.

Le Forum offre à des intervenants de renom, des intellectuels, des chefs d’entreprises et des figures émergentes de la société civile l’occasion de débattre avec les jeunes marocains des sujets d’actualité lancinants.

Selon les organisateurs, le Forum représente un lieu d’échange destiné à favoriser la formation d’un réseau autour d’une jeunesse résolument engagée en faveur d’un avenir méditerranéen commun et meilleur.

Au programme de cette édition, des tables rondes, des rencontres-débat et des ateliers de formation en entrepreneuriat social offrant aux participants l’opportunité de renforcer et de perfectionner leurs compétences managériales.

Trois jours de débat et d’échange à Essaouira sous le signe de la tolérance, la paix et le vivre-ensemble,  »des valeurs qui constituent l’ADN de la Cité des Alizés », comme l’a souligné le Conseiller de Sa Majesté le Roi et Président- fondateur de l’Association Essaouira-Mogador, André Azoulay.

Il a aussi, dans une allocution à l’ouverture des travaux de ce Forum, mis en avant la richesse de l’héritage culturel et religieux du Royaume, exprimant l’impératif de  »faire rayonner ce patrimoine qui date de milliers d’années et de le transmettre aux générations futures, surtout en ces temps d’archaïsme que connaît le monde ».

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